Naissance d'un marais

Le marais en hiver

Il y a environ 1000 ans, le marais poitevin était à l'origine un vaste golfe marin, le golfe du Poitou, appelé aussi golfe des Pictons.  Cette mer vaseuse, qui s'étendait jusqu'à Niort, était parsemée d'îles calcaires sur lesquelles furent bâties des villes telles que Marans, Champagné, Elle, Saint-Michel-en-l'Herm ou Maillezais. Petit à petit, les rivières, les cours d'eau comme l'Autize ou la sèvre Niortaise, ainsi que les courants marins, accumulant alluvions et vase argileuse, formèrent le marais. Dans cet environnement d'eau, les maraîchins ont dû s'adapter pour exploiter la terre et se déplacer. Ce sont les moines et des générations de maraîchins qui l'ont transformé depuis le 13ème siècle, en creusant des canaux, en élevant des digues et plantant des arbres. Interrompue par les guerres, l'entreprise reprit sous Henri IV, sous la direction d'un ingénieur hollandais et s'étala dans le temps.

le marais en été

Les principaux canaux se nomment les contrebots, en opposition des digues appellées bots. Les contrebots refluent dans des achenaux qui se déversent eux-mêmes dans des rigoles, puis dans des conches  (un mot que j'ai déjà lu en littérature et que j'ai pu concrétiser).
C'est par Niort que l'on peut pénétrer dans ce délicat patchwork en camaïeu de vert, qui s'étend sur environ 32000 ha. Un écrivain local donna le surnom de Venise verte. On distingue le marais mouillé, ainsi nommé car inondable en période de crue (en février et mars), du marais désséché protégé par des digues. Peuplier "blanc du Poitou", frêne, saules et aulnes croissent à foison le long des chemins d'eau.
On peut se promener en barque le long des canaux, ou à pieds et à vélo le long des chemins.
Bien évidemment les paysages d'hiver diffèrent de ceux de l'été.

D'après le Guide Vert Michelin et le Cahier de découverte sur les paysages du marais poitevin.

Le marais sous son air un peu triste, sans la verdure de ses feuilles garde malgré tout son charme, ses reflets, ses promesses, sa vie, sa sérénité. Au hasard des chemins un héron s'envole, un mammifère est surpris dans sa pause ou sa chevauchée. Une biche traverse un champ près d'une conche, et s'arrête pour nous observer.

Marais poitevin près du Mazeau (Deux-Sèvre)

Comments

[letienne]

C'est un endroit extraordinaire, ou au moins vraiment en dehors de l'ordinaire. Tout est calme, douceur quand l'eau file entre les doigts...
Un rêve éveillé. Délicieux souvenir.

[N.]

C'est tellement joli ! Tu as eu bien de la chance de pouvoir surprendre cette biche, petit miracle de l'instant photographique. Les paysages en hiver sont moins fleuris et colorés c'est vrai, l'atmosphère que l'on peut percevoir et ressentir à la vu d'un grand champ gelée où le soleil perce à peine, est un véritable tableau de maître. J'aime le reflet du pont et des arbres sur la première photo. J'aimerais bien faire un tour en barque, pourquoi pas longer les berges en vélo ;)



B

[TJ]

Il m'est arrivé, dans une autre vie, de me glisser sur ces eaux. Un moment paisible rythmé par quelques bulles de méthane qui s'éclataient au passage de la barque de Yannick...
J'ai bien aimé me laisser glisser sur le calme de ton article.

[22]

Très Belles photos (magnifiques reflets !!!)