Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Regards d'ici et d'ailleurs
Regards d'ici et d'ailleurs
  • Des photos nature, de chez moi ou de mes escapades. Le regard ouvert sur le quotidien, mais aussi sur d'autres paysages. Poésie, citations, prose, découvertes, lectures, pauses créatives et peintures, enfance et tout ce qui sera bon durant l'année.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Regards d'ici et d'ailleurs
Newsletter
Derniers commentaires
Archives
6 juin 2011

Une maison sur l'île aux fleurs

4juin_2011_017

            De la plage il suffisait d'escalader les rochers pour atteindre le jardin, mais nous préférions prendre la petite route pour ne pas jouer aux voleurs.

Nous n'avions qu'à laisser passer le temps dans cette vieille bâtisse aux volets de bois craquelés et nous profitions du jardin sous la brise des grands arbres qui nous cachaient des regards curieux. La demeure dissimulait des curiosités, des trésors insoupçonnés, des vestiges du temps que nous lisions à la lumières des rebords de fenêtres.

Etrange est le temps quand rien ne presse et rien ne s'oblige. Il s'étire et passe vite au gré des ombres et du soleil. Nous apprenions enfin à ne pas culpabiliser de n'avoir rien travaillé, juste une salade de pissenlits ou quelque autre recette légère. L'aube alors est une boule d'or à l'horizon qui s'offre comme un coeur en pâmoison, le crépuscule bat à son rythme dans les couleurs mauves et rosées qui se posent en aquarelle sur l'océan, et le jour une chanson à apprendre. Parfois nous gardions longtemps le silence pour écouter pousser les fleurs et passer les oiseaux, pour entendre les feuilles se déplier et les marées rouler sur les galets. Des carnets de croquis, des poèmes exquis et des chimères délicieuses jouaient dans l'air du temps à partager. Nous partions en ballade baladines, en quête de récoltes potagères, de coquillages dont nous nous contentions sans avidité, et parfois sans but, juste pour la douceur du chemin et pour quelque rencontre fortuite. Nous étions nourris de ces petits riens passagers qui font d'une journée une essence qui coule jusqu'à nos lendemains.

La Bohème? Pourquoi pas. Je sais seulement que la richesse de ce temps au coeur du temps, de ce monde différent au coeur du monde nous ressourçaient pour longtemps et nous rendaient l'âme plus riche.

Feuille

Aquarelle juin  2011: une demeure de Bréhat.

Publicité
Publicité
Commentaires
F
Que j'aime te lire Feuille car je me retrouve toujours dans tes mots. Ils m'emportent avec bonheur sur des chemins qui sont mon quoditien mais auxquels tu apportes tant d'humanité poétique et tendre.<br /> Merci Feuille
T
Heureux ceux qui ont encore des souvenirs de leur enfance...
B
Sympathique ton aquarelle, je retrouve bien le "pays"<br /> biz et A+<br /> Kenavo
2
Ecouter pousser les fleurs... j'adore cette "image"
N
Nous avons tous au fond de nous le souvenir d'une maison ou un lieu mystérieux. Ils nous permettent de rêver. La maison d'enfance ou dans un temps plus proche, j'en ai plusieurs, à différents endroits, peu importe si je m'y suis posé un instant ou le temps des vacances. Les bons souvenirs restent présents et nous réchauffent les jours moins heureux ;)<br /> <br /> Merci pour cette belle toile de ta composition.
Publicité