La bastide aux coquelicots
La bastide ne ployait pas sous le vent, seuls les arbres chantaient une chanson. Les herbes et les blés les accompagnaient dans l'attente des moissons. Montagnes douces, montagnes rudes, qui offrent au creux de leurs secrets des refuges aux âmes bien nées. Sans doute la bastide en faisait-elle partie, cette grande maison entre l'ombre et la lumière. Les bois qui l'entouraient chuchotaient des poèmes, et certains y entendaient même des prières. Il fallait chercher la route, laisser la voiture au dernier soubresaut du chemin, marcher à travers champs si l'on ne voulait pas contourner tout le paysage, et traverser ce ruisseau de coquelicots ondulant sous le mistral.
La tourelle gardait son mystère, comme une antre de lutins qui ne pouvait s'ouvrir qu'au coeur de la nuit. Mais quand tous les méditants de la bastide fermaient les yeux, les grillons du soir et les cigales lointaines ne tardaient pas à vous bercer dans des rêves de montagnes magnifiées sous le ciel. Je m'en allais nageant dans l'onde des coquelicots.
Feuille
Merci à Nath pour m'avoir ouverte la bastide aux coquelicots grâce à une simple photo.