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Regards d'ici et d'ailleurs
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  • Des photos nature, de chez moi ou de mes escapades. Le regard ouvert sur le quotidien, mais aussi sur d'autres paysages. Poésie, citations, prose, découvertes, lectures, pauses créatives et peintures, enfance et tout ce qui sera bon durant l'année.
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30 janvier 2011

Au coeur de la nature sauvage

La_Gartempe_040

Dans ce coin de forêt qui subsiste, s'est réfugiée une nature sauvage et séduisante dans toute sa complexité: ses points de vue où l'on peut voir paître en toute quiétude un bétail débonnaire, ses fraîches clairières, où des rochers émergent des dodelinantes fougères, les hampes d'argent des bouleaux centenaires (...), les marqueteries  d'ombres et de lumière, les herbes sauvages et luxuriantes, le lichen et les mousses, tout rivalise de splendeur. Leur beauté est de cette sorte qui fait déborder le cœur de joie car elle suscite des élans affectifs avec un pouvoir qui n'appartient qu'à la nature.
Cette forêt s'étend de la base à la crête d'une longue chaîne de collines irrégulières, et peut-être qu'il y a bien longtemps, elle ne constituait que l'orée d'une sylve immense qui occupait toute la plaine en contrebas.

La_Gartempe_017

Au milieu de cette forêt court un étroit goulet, une sorte de gorge. En cet endroit la tranquillité du décor est rompu par le grondement d'un ruisseau montagnard, qui, à la saison d'hiver, se transforme en un torrent impétueux et rapide.
En cet endroit le goulet devient particulièrement étroit et  profond. Ses flancs descendent jusqu'à environ cent pieds et sont tellement escarpés qu'ils tombent à pic.  Les arbres sauvages qui ont pris racine dans les fissures et les lézardes du rocher sont tellement enchevêtrés et entrecroisés que l'on peut difficilement voir le torrent tout en bas, qui tourbillonne, jette de fugitifs éclats de brame comme s'il exultait dans le silence et la solitude environnante.

Sheridan Le Fanu     Schalken le peintre (auteur irlandais)

La_Gartempe_034

Je ne sens même pas la pluie qui se fait douce pour nous laisser passer. Je grimpe les blocs de rochers avec une aisance que je n'ai pas éprouvée depuis longtemps. Je pourrais rester là arpenter la nature sauvage durant des jours. Il suffirait d'un abri , d'une couverture et de quelques provisions. L'air est chargé d'ions salutaires que j'emmagasine pour mieux revenir à une autre réalité. J'avais eu l'intuition de ces mondes qui se succèdent : une réalité derrière la vie habituelle, et d'autres encore à découvrir, tissées parfois de rêves ou d'imaginations pour les rendre étrangement encore plus belles et plus réelles, plus présentes .

La_Gartempe_026

Les feuilles sont toutes mortes et des branchages épars, mais dans le bois mouillé j'entends sourdre la vie. Les mondes s'imbriquent et se succèdent comme les saisons. J'étais passée là en été et je revois dans ma mémoire des familles intrépides accompagnées d' enfants qui ont grandi depuis. Au bord de la rivière les pieds dans le sable, se baignaient d'insouciantes bandes rieuses.
Aujourd'hui pas une âme qui vivent à plusieurs lieux à la ronde, pas de promeneurs, pas même de maisons. Un bruit dans les arbres et des branches qui craquent comme si un animal allait apparaître et comme si nous tournions un film. J'imagine la nuit le souffle des mammifères passant tout près de moi puis se détournant . Je voudrais rester là, mais l'instant est saisi, je le colle à mes regards, à mes feuillets du cœur.

Feuille


La_Gartempe_031



La_Gartempe_038

Photos janvier 2011.  Bords de la Gartempe et porte d'enfer, près de Montmorillon dans la Vienne

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Commentaires
T
J'ai passé un bien agréable moment...<br /> Un moment, j'ai failli fermer les yeux tant l'impression de poser les pieds dans ton paysage fut intense... Mes godillots s'impatientent et je ne vais surtout pas leur conter ce que je viens de lire, ils seraient capables de m'y emmener...
M
Un coin du jardin d'éden...On se sent dans un autre monde.<br /> Bises
A
Parce que ni ton texte ni tes photos ne laissent indifférent . On peut se reconnaître en eux si on aime la nature et ses intimes conciliabules hivernaux, comme dans un miroir car la nature dans la solitude nous renvoie toujours à nos propres profondeurs ...<br /> Grosses bises feuille,<br /> Alain MARC
N
C'est marrant, parce que cette sensation que tu as éprouvé lors de ta balade, le sentiment de liberté, de ne pas sentir cette pluie, juste profiter du décor et du plaisir d'être là, c'est exactement ce que je peux ressentir chaque hiver lorsque je pars marcher en colline. Les couleurs vives du printemps ne sont pas présentes, l'atmosphère apporte un plus différent.<br /> <br /> J'aime les fougères... ton texte, super !
M
Petite déprime passagère, qui agite ma plume. Cette dernière s'est envolée, avec ton message envoyé ! biz
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