Les échoppes

J'admire l'enseigne au doux vitrail
Mais personne n'y travaille
Les savons ne font plus de bulles
Elles se sont fait  la belle vers la lune

Samedi de janvier le village est endormi
Ici les soldes ne sont pas de mise
Quand le printemps sera remis
Je reviendrai  sans cette bise



Le peintre est parti en voyage
Emportant son carnet  sauvage
Les pots devant sa porte close
Ont un petit air  morose.



Le brocanteur et le cordonnier
Ont rompu l'amitié de l'été
Les aiguilles des montres à gousset
Font la mou aux derniers porte-clés.



Ici sans doute passa le loup
Du petit chaperon rouge
Qui s'en allait sans foi ni sou
Faire peur à tout ce qui bouge

Dans le chaudron de la sorcière
Chauffaient les bouillons et la bière
Pour abreuver les pèlerins
La pâte à crêpes dans le pétrin
Attendait la fin des prières.



Alors pour ne pas être bredouille
J'entrais dans l'unique boutique
Ouverte qu'il vente ou qu'il mouille
J'achetais ce gâteau rustique:
Le kouin aman

Feuille


Le kouign amann est fait de couches successives de pâte à pain, de beurre et de sucre

Photos de Locronan (Finistère)

Comments

[letienne]

Ah! Bretagne, quand tu nous tiens, tu nous tiens...
L'endroit est magique par définition, mais là, avec ton récit plein de poésie, il est féérique!
J'adore le Kouin Amann...
Je retournerai en terre bretonne très vite. Ce pays me manque.

[Le Bélier]

Ce village da Locronan t'a vraiment inspirée! Cette poésie est vraiment jolie. Même si les boutiques étaient fermées, le kouin aman ne t'a pas échappé! Très bon, mais pas pour la ligne!!

[22]

Je me suis laissé amener par ton récit et tes photos. MERCI !!!
Et le Kouin amann a l'air délicieux...